【Entrevue】BRIDEAR「Zurbarán Rock Burgos」

Bienvenue à BRIDEAR !
Avant tout, un grand merci d’avoir accepté de répondre à nos questions.
Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous vous présenter brièvement ?
KIMI : Je suis KIMI, chanteuse de BRIDEAR. Leader du groupe, on me reconnaît facilement grâce à mes cheveux rouges.
AYUMI : Je suis AYUMI, guitariste ! Sur scène, je suis à droite du point de vue du public. Mes cheveux ont une touche de vert.
MOE : Moi, c’est MOE, aussi à la guitare. Enchantée !
HARU : Bonjour ! Je suis HARU, à la basse et aux growls.
J’ai presque toujours un ruban sur moi, vous pouvez l’utiliser comme repère pour me reconnaître. (rires)
Ravie d’être là !
NATSUMI : Enchantée, je suis NATSUMI, batteuse de BRIDEAR.
Cela fait déjà 6 ans que je suis dans le groupe.
Je continue à m’entraîner chaque jour pour progresser encore davantage !

Quelle est l’origine du nom du groupe, BRIDEAR ?
KIMI : On voulait un nom qui, rien qu’en l’entendant, permette de comprendre que c’est un groupe composé de femmes. C’est ainsi que l’idée de “BRIDE” est apparue.
Mais “BRIDE” seul nous paraissait un peu fade, alors nous avons inversé et combiné les mots “Dear Bride” pour en faire un mot inventé : “BRIDEAR”.

Beaucoup de fans considèrent BRIDEAR comme l’un des groupes féminins les plus représentatifs du metal. Qu’en pensez-vous ? Est-ce quelque chose que vous visiez dès le début, ou bien cela s’est fait naturellement ?
KIMI : Je suis vraiment heureuse d’apprendre que les gens nous voient ainsi.
Quand on a commencé le groupe, on voulait se démarquer dans le monde du metal, un univers encore très masculin, et devenir un groupe vraiment puissant.
Aujourd’hui, je pense que BRIDEAR n’a rien à envier aux autres, ni dans ses compositions ni sur scène.
AYUMI : On aimerait encore que beaucoup plus de gens découvrent BRIDEAR, mais je pense que toutes les membres ont cette volonté de rester un groupe de référence dans ce style.
HARU : Depuis le début, on voulait montrer qu’en tant que femmes, on peut aussi faire du metal. Et on voulait être un point d’entrée vers le metal pour de nouvelles personnes.
Ça me fait plaisir de savoir que certains le ressentent comme ça.
NATSUMI : Ça fait vraiment chaud au cœur d’être perçues comme ça, et je suis très reconnaissante envers les membres fondatrices qui ont bâti BRIDEAR jusqu’à aujourd’hui.

IMG 1319 - 【Entrevue】BRIDEAR「Zurbarán Rock Burgos」 - NIPPONGAKU

Par rapport à vos débuts, le son de BRIDEAR a beaucoup évolué. Comment décririez-vous votre style actuel ?
KIMI : À nos débuts, notre musique avait à la fois de la souplesse et de la rudesse, un mélange de douceur et de brutalité.
Aujourd’hui, je pense que BRIDEAR a évolué vers quelque chose de plus raffiné, à la fois tranchant et puissant.
AYUMI : Chaque membre du groupe vient d’un univers musical différent, et pour moi, notre plus grande évolution est d’avoir appris à fusionner ces influences et expérimenter différents styles.
Notre album Born Again, sorti l’an dernier, reflète parfaitement cela.
MOE : Je dirais que notre son actuel est un metal bien plus sophistiqué.
On cherche aussi à fusionner ce son heavy, massif et agressif avec des lignes mélodiques catchy qui rappellent la J-pop.
C’est ce qui fait notre identité. C’est ça, le son “BRIDEAR”.
Dernièrement, je trouve que notre son s’est encore affiné, et qu’on approche d’un style véritablement unique.
On veut continuer d’évoluer sans jamais craindre le changement.
HARU : À nos débuts, on misait beaucoup sur la vitesse et l’intensité brute.
Aujourd’hui, on apporte des arrangements plus fins, avec davantage de subtilité dans l’expression.
À l’époque, j’aurais sûrement trouvé ça trop compliqué et je me serais enfuie ! (rires)
NATSUMI : Après plusieurs changements de line-up, nos personnalités et nos points forts se sont petit à petit harmonisés, et au fil des années, notre son s’est solidifié.
Et je pense qu’il va continuer d’évoluer encore.

Où puisez-vous votre inspiration pour les paroles ? Est-ce souvent lié à vos propres expériences ou plutôt à des thèmes plus universels ?
KIMI : J’aime réfléchir profondément aux personnages et aux intrigues quand je regarde un film ou un anime.
Il m’arrive d’imaginer des choses comme « Peut-être que ce personnage pensait en réalité ceci… » et je transforme cette interprétation personnelle en paroles.
Il m’arrive aussi d’écrire sur des problématiques sociales, en les abordant à travers mon propre point de vue.
Pour les morceaux pensés pour le live, les paroles sont souvent adressées directement aux fans.
Donc, même si ce ne sont pas forcément des expériences vécues, elles sont très souvent basées sur ma façon de penser.
Je n’écris quasiment jamais en me mettant dans la tête de quelqu’un de totalement différent de moi.
AYUMI : Quand j’écris des paroles, je commence par imaginer une sorte de « protagoniste » pour la chanson.
Je réfléchis à son passé, à ce qu’il ou elle aurait pu vivre, et je construis ses émotions autour de cela.
La chanson Determination, par exemple, suit une narration presque comme une histoire dès les premières lignes.

7a2a55a6 46cb 4444 84e0 8d7e2fb5e8b6 - 【Entrevue】BRIDEAR「Zurbarán Rock Burgos」 - NIPPONGAKU
📸: Txen Yang

Avez-vous découvert une histoire ou une légende espagnole qui pourrait inspirer une future chanson ?
KIMI : J’aime beaucoup la mythologie, donc il est bien possible que certains éléments apparaissent un jour dans mes paroles.
L’architecture gothique en Espagne m’a profondément marquée.
AYUMI : Je ne connais pas très bien les histoires ou légendes, mais j’écoute beaucoup de musique espagnole et j’en suis très influencée.
Ce serait intéressant d’essayer d’intégrer des techniques proches du flamenco dans notre metal, par exemple.
MOE : Ce que j’ai ressenti à travers les mythes, les légendes et l’histoire espagnole, c’est une grande force et une immense fierté.
L’histoire du chevalier médiéval « El Cid », en particulier, m’a beaucoup marquée.
Un homme fidèle à ses convictions… cela rejoint notre propre idée de la “force inébranlable” que nous voulons exprimer à travers BRIDEAR.
Je pense que tout cela pourrait vraiment nourrir nos futures créations.
HARU : Nous avons visité la cathédrale de Burgos. Chaque recoin était d’une beauté incroyable, avec des détails minutieux.
J’aimerais composer un morceau fort et beau, qui raconte une histoire.
NATSUMI : J’ai aussi visité la cathédrale de Burgos, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les sculptures et l’architecture, travaillées dans les moindres détails, m’ont profondément impressionnée.
Certaines évoquaient la souffrance ou la tristesse… je me suis dit que ça pourrait faire une excellente base pour une chanson.

Vos morceaux présentent des arrangements très soignés. Comment se passe le processus de composition au sein du groupe ? Qui commence généralement à écrire un nouveau morceau ?
AYUMI : Presque toutes les membres du groupe composent, mais celles qui s’occupent des arrangements et qui amènent les chansons à un stade proche de leur version finale, ce sont MOE et moi.
Dans le metal, la qualité des arrangements de guitare est primordiale, donc on partage des démos entre nous et on discute beaucoup avec la compositrice de chaque morceau pour le peaufiner ensemble.
MOE : D’abord, on se met d’accord sur une direction générale pour la chanson. Ensuite, chacune compose de son côté.
Parmi toutes les idées, on choisit celle qui colle le mieux à l’image actuelle de BRIDEAR ou à l’idéal que nous voulons transmettre à ce moment-là.
À partir de là, on travaille toutes ensemble sur les arrangements.
C’est justement parce que chaque membre apporte sa personnalité que BRIDEAR arrive à proposer une telle diversité dans ses compositions.

Y a-t-il une chanson de votre répertoire actuel qui vous tient particulièrement à cœur ? Et pour quelle raison ?
KIMI : Personnellement, je dirais “Scar of Reunion”. J’étais heureuse de pouvoir sortir un morceau de metal japonais pur et direct avec BRIDEAR.
Il reflète parfaitement mes racines musicales.
Les paroles sont une interprétation très personnelle d’un jeu vidéo que j’aime beaucoup, et franchement, je suis assez fière du résultat !
Au niveau du groupe, je pense que “Ghoul” est le plus représentatif de l’identité de BRIDEAR. Et le clip avec les flammes, ça marque des points ! (Rires)
AYUMI : Toutes les chansons de l’album Born Again me tiennent à cœur, mais celle qui me vient tout de suite à l’esprit est “Scar of Reunion”, pour laquelle j’ai fait les arrangements.
C’est la chanson la plus “metal” à laquelle j’ai participé jusqu’à maintenant, avec une forte influence du metal japonais.
Ça m’a ouvert de nouvelles perspectives — je ne savais pas que j’étais capable de faire un tel arrangement.
MOE : Pour moi, ce serait “Still Burning”.
C’est une chanson qui figure sur le premier album que j’ai enregistré après avoir rejoint BRIDEAR.
J’ai voulu apporter quelque chose de nouveau, tout en respectant l’univers musical du groupe.
Ça n’a pas été facile — j’ai énormément douté pendant la création.
Mais en écoutant la version finale, j’ai eu cette certitude : “Cette chanson peut toucher le monde entier”.
Elle incarne mon évolution personnelle, ainsi que mes défis en tant que musicienne.
HARU : Je choisis aussi “Still Burning”. C’est le morceau emblématique de l’album qu’on a fait juste après l’arrivée de MOE.
L’enregistrement s’est fait en Suède, et ça a été une vraie épreuve.
Entre les différences de langue, d’environnement, de culture… il y avait beaucoup d’inquiétudes.
Mais on a travaillé toutes ensemble et je me suis sentie soutenue par mes coéquipières.
Ce moment m’a rappelé à quel point c’est précieux d’être dans un groupe. BRIDEAR, c’est vraiment quelque chose d’unique.
NATSUMI : Je dirais “ROAD”.
J’ai composé seulement deux chansons pour BRIDEAR jusqu’à présent, mais “ROAD” a été l’une des premières, et elle me tient particulièrement à cœur.
On la joue souvent en rappel, et les fans s’enflamment à chaque fois, donc je l’aime aussi pour cette énergie sur scène.

C’était votre tout premier concert en Espagne. Quelles impressions vous a laissées votre passage au ZURBARÁN ROCK ?
KIMI : J’ai été profondément touchée par l’accueil que nous avons reçu dans un pays où nous venions pour la première fois.
J’ai vraiment ressenti que tout ce qu’on avait accompli jusque-là était parvenu jusqu’en Espagne. C’était un moment de pur bonheur.
AYUMI : Je me suis dit : « Heureusement que j’ai choisi de faire de la musique, ça m’a permis de venir en Espagne aujourd’hui. » J’étais tout simplement reconnaissante d’être là.
MOE : Ce concert m’a donné une vision très claire : “Oui, on peut aller encore plus loin dans le monde”.
J’ai ressenti quelque chose de fort, de concret.
Même si c’était notre toute première fois en Espagne, un grand nombre de personnes sont venues nous voir.
Je n’oublierai jamais cette image.
Ressentir que notre musique dépasse les langues et les frontières, ça nous donne une vraie confiance pour la suite.
HARU : Ce que j’ai pensé en sortant de scène, c’était : “Je veux absolument revenir en Espagne !!”
Les fans espagnols vivent le metal avec une passion pure et sincère.
Il y avait une énergie authentique.
Les gens étaient à la fois chaleureux et passionnés… J’ai trouvé ce pays vraiment incroyable.
NATSUMI : Je dirais tout simplement que c’était incroyable.
J’ai imaginé tellement de fois cette scène dans ma tête…
Jouer devant un si grand public, sur une si grande scène… c’était exactement comme dans mes rêves.
Et même si c’était notre première fois ici, et que beaucoup ne nous connaissaient pas encore, voir autant d’enthousiasme, c’était incroyablement émouvant.

Quelles impressions vous a laissées l’Espagne ? Et la nourriture ? Avez-vous une anecdote qui vous a marquées ?
KIMI : Ce qui m’a le plus marquée, c’est la gentillesse des gens. Le public, l’équipe technique, les personnes croisées en ville… tout le monde était d’une bienveillance incroyable. Et la nourriture ? Tout était délicieux.
Un souvenir marquant : le kebab juste en face de notre hôtel. Le personnel y était si gentil que j’ai offert un t-shirt en remerciement.
Et plus tard, ils ont posté une photo d’eux avec le t-shirt sur Instagram ! Ça m’a vraiment touchée. Je veux absolument y retourner.
AYUMI : Partout où nous allions, les gens étaient chaleureux et nous parlaient avec spontanéité.
J’ai adoré la cuisine ! J’aurais aimé goûter encore plus de tapas.
Le castillan est difficile (rires), mais j’ai quand même réussi à bien maîtriser “café con leche con hielo” et “vino tinto/blanco” !
MOE : Dès notre arrivée, j’ai senti à quel point les Espagnols étaient gentils et ouverts. On se sent tout de suite à l’aise.
Pendant notre jour off, j’ai visité la cathédrale de Burgos : sa grandeur et la finesse des détails m’ont fascinée.
J’aimais déjà la cuisine espagnole, mais goûter ses saveurs sur place m’a encore plus conquise.
L’Espagne est désormais l’un de mes pays préférés.
HARU : J’ai goûté une tapa au ZURBARÁN ROCK : une baguette garnie d’un genre de salade de pommes de terre. C’était délicieux !
J’en ai vu d’autres versions ailleurs, avec des goûts différents.
Ma préférée restait celle au goût de salade de pommes de terre.
Mais… comment ça s’appelle ? Quelqu’un peut me dire ? J’aimerais vraiment en refaire chez moi au Japon !
NATSUMI : J’ai été surprise par la facilité avec laquelle les gens venaient nous parler.
Et autre chose incroyable : la lumière du jour qui dure si longtemps ! Au Japon, il fait nuit à 18h, mais en Espagne il faisait encore jour à 20h !
Je me suis dit : “Mais… quand commence vraiment la nuit ici ?” (rires).
J’ai aussi découvert que la vraie paella est bien plus moelleuse que celle qu’on mange au Japon. Je pensais que c’était un plat sec, mais c’est tout l’inverse.
Et puis il y avait ce kebab… On y est allées après le concert, il était sûrement censé être fermé, mais ils nous ont attendues jusqu’à 4h du matin !
Ils ont été adorables. Je suis pleine de gratitude envers eux.

Avez-vous remarqué une différence entre la réaction du public japonais et celle du public européen ou espagnol ?
KIMI : J’ai été vraiment impressionnée par l’énergie du public espagnol. On sentait leur envie sincère de profiter du concert à fond.
Et quand quelque chose leur plaisait, ils le disaient avec des mots — ça m’a vraiment touchée.
Beaucoup sont venus nous parler sur place, et on a aussi reçu des messages via les réseaux.
Pour une artiste, c’est le genre de moment qui donne tout son sens à ce que l’on fait.
AYUMI : Les sourires ! Tout le monde écoutait en souriant, et ça m’a fait tellement plaisir.
Même s’ils ne connaissaient pas nos chansons, ils essayaient de chanter avec nous, ou participaient aux refrains.
Ça me donne encore plus envie de revenir.
MOE : Les fans espagnols sont incroyablement expressifs, c’était impressionnant.
À un moment, ils se sont mis à chanter tous ensemble comme dans un stade de foot — j’ai pensé : “Voilà, ça c’est l’Espagne !”
J’étais tellement émue que j’ai failli pleurer (rires).
Ce genre d’ambiance, où le public crée le live avec nous, c’est vraiment exceptionnel.
HARU : Pendant le MC à ZURBARÁN ROCK, tout le monde dans la salle s’est mis à chanter avec nous !
J’étais bouleversée par tant de chaleur humaine et de cohésion.
Les fans espagnols m’ont profondément touchée.
NATSUMI : Même si c’était notre toute première fois ici, et que beaucoup dans le public ne nous connaissaient sans doute pas,
ils sont restés jusqu’au bout et ont exprimé leurs émotions sans retenue.
J’ai été très surprise, dans le bon sens du terme.
Merci, vraiment.

c4d84b7b 4575 4a48 8ffa 2a9695da8458 - 【Entrevue】BRIDEAR「Zurbarán Rock Burgos」 - NIPPONGAKU
📸: Txen Yang

Lors de vos tournées à l’étranger, quel a été le plus grand défi ou apprentissage pour vous ?
KIMI : Pour moi, ce sont les longues tournées.
S’adapter à chaque nouveau lieu, gérer les déplacements, garder l’énergie mentale et physique…
À chaque fois, je repousse mes limites.
Je me demande toujours : “Jusqu’où puis-je aller ?”
AYUMI : À l’étranger, on ne sait jamais ce qui peut se passer, alors je prépare toujours plusieurs configurations pour mes pédales et mon matériel.
Cette fois encore, on n’a pas eu le temps de faire une balance,
mais je pense qu’on a quand même pu offrir un super live.
Cela m’a rappelé combien cette préparation est cruciale.
MOE : Jouer dans des pays aux cultures différentes élargit ma vision du monde.
Réaliser que des gens à l’autre bout du monde écoutent notre musique,
ça me touche profondément et me donne encore plus de motivation.
HARU : Le matériel, les conditions, la langue… ce sont toujours des défis à relever.
On ne peut pas tout transporter depuis le Japon, donc je cherche toujours du matériel compact et fiable.
Et je veux progresser pour mieux expliquer mes besoins sonores à l’étranger.
Mais plus que tout, j’ai appris une chose en tournée :
avoir du courage et de la réactivité. Quoi qu’il arrive, on s’adapte et on avance !
NATSUMI : Quand la langue devient une barrière,
le défi est : Comment donner le meilleur de soi sur scène dans ces conditions ?
Et surtout : Est-ce que je peux quand même en profiter à fond ?
C’est ça qu’on teste vraiment lors d’un live à l’étranger.

Avez-vous un rituel ou une habitude particulière avant de monter sur scène à l’étranger ?
KIMI : Que ce soit au Japon ou ailleurs, j’ai toujours la même routine :
je prends un médicament pour la gorge, puis un peu de miel de manuka avant de monter sur scène.
Et ma boisson de scène est toujours de l’eau avec du miel. C’est essentiel pour moi.
AYUMI : Cette fois-ci, tout a été si précipité juste avant notre passage
qu’on n’a même pas eu le temps de faire notre traditionnel cercle d’équipe… Dommage !
MOE : Je ne change rien par rapport au Japon.
Je me concentre uniquement sur une chose : prendre du plaisir !
HARU : J’essaie de garder la même routine qu’au Japon.
Je vérifie bien tout mon matériel au sol, je fais attention à ma gorge,
et surtout, juste avant de monter sur scène, on se donne de l’énergie entre membres.
C’est un moment super important.
NATSUMI : Que ce soit au Japon ou à l’étranger,
je fais toujours deux choses avant un live :
former un cercle avec les membres pour nous motiver,
et prendre soin de mes pieds. Je joue avec une double pédale, donc il faut qu’ils soient en pleine forme !

BRIDEAR 4 - 【Entrevue】BRIDEAR「Zurbarán Rock Burgos」 - NIPPONGAKU
📸: Txen Yang

La musique de BRIDEAR transmet une force, une combativité et une détermination très intenses. Pensez-vous que ces messages prennent encore plus de sens lorsque vous jouez à l’étranger ?
KIMI : Absolument.
Lors d’une précédente tournée en Europe, nous avons joué Road, une chanson écrite pendant la pandémie pour exprimer le lien avec nos fans et notre détermination.
Et ce jour-là, j’ai vu une personne dans le public mettre la main sur son cœur et chanter avec nous.
Ce geste m’a bouleversée. Je me suis dit : le message est vraiment passé. Depuis, cette chanson a encore plus de valeur pour moi.
MOE : Je pense que plus on joue une chanson, plus elle prend de la profondeur en nous.
Et chaque fois que l’on monte sur scène, les émotions et l’énergie du public s’ajoutent à nos morceaux, les rendant encore plus puissants.
C’est cette fusion qui rend la musique vivante.
HARU : J’ai ressenti cela très fort pendant la période du COVID.
Partout dans le monde, les salles étaient fermées et les concerts impossibles.
C’est dans ce contexte qu’on a écrit BRAVE NEW WORLD REVISITED, un morceau porteur d’un message fort : on va traverser cette épreuve, quoi qu’il arrive.
Ensuite, nous avons été le premier groupe japonais à repartir en tournée européenne après la pandémie.
C’était dur, mais les salles ont rouvert, et on a pu revivre des concerts avec vous tous.
L’émotion dans l’air était indescriptible. À ce moment-là, il n’y avait plus aucune frontière, juste une connexion humaine et musicale.
NATSUMI : Je crois sincèrement que la musique traverse les frontières.
Et quand je vois les gens réagir, vibrer, chanter avec nous, même s’ils ne nous connaissaient pas,
je ressens que cette énergie, cette passion, est quelque chose de profondément universel.

Qu’aimeriez-vous que les fans européens sachent à propos de BRIDEAR ?
KIMI : Pour nous, les fans européens ont été un vrai moteur.
On peut dire sans exagérer qu’ils nous ont aidées à grandir en tant que groupe.
J’espère sincèrement que cet amour que l’on ressent pour vous vous parvient aussi.
AYUMI : Sur scène, on bouge beaucoup, on joue avec force et intensité…
Mais en réalité, on s’entend super bien entre nous !
Il y a plein de vidéos marrantes, alors n’hésitez pas à jeter un œil !
MOE : BRIDEAR est un groupe de metal japonais qui veut se faire entendre dans le monde entier.
Chaque morceau est chargé de passion, et sur scène, on donne tout pour vous transmettre cette énergie.
Même si vous ne nous connaissez pas encore, venez vivre au moins une fois un de nos concerts.
NATSUMI : Nous sommes un groupe qui accorde beaucoup d’importance aux mélodies.
On est souvent classées dans la catégorie “girls metal band”, mais on veut dépasser cette image.
Ce que nous proposons, c’est de la puissance, de la sincérité et une vraie présence.

Quels sont vos racines musicales ou artistes qui vous ont influencées ?
Et si vous pouviez collaborer un jour avec un autre artiste, au Japon ou à l’étranger, qui choisiriez-vous ?
KIMI : Mes racines sont dans des groupes comme SEX MACHINEGUNS, Janne Da Arc, METALLICA ou IN FLAMES.
J’ai commencé avec du thrash metal, donc c’est un style que je garde toujours dans le cœur.
J’aimerais beaucoup collaborer avec Coldrain au Japon, et avec IN FLAMES à l’étranger.
AYUMI : J’ai été très influencée par les groupes britanniques comme Muse, Oasis et Radiohead.
J’admire particulièrement Muse en tant que guitariste, et comme ils ont aussi sorti des morceaux plus “metal”, j’aimerais beaucoup partager un festival avec eux un jour.
MOE : Mes racines sont dans le metal des années 80 et 90.
MEGADETH m’a énormément marquée.
Je n’ai pas encore d’idée précise, mais je pense qu’une collaboration avec un artiste d’un tout autre style pourrait donner un résultat vraiment original et passionnant.
HARU : Petite, je n’écoutais que de la musique classique.
J’ai découvert le monde du rock avec Janne Da Arc —
ce son, ces mélodies… ça m’a bouleversée.
Ensuite, je me suis plongée dans le visual kei et j’ai fini par tomber amoureuse du metal.
Un rêve serait de collaborer avec un orchestre !
La fusion entre le son de BRIDEAR et une orchestration symphonique serait juste incroyable.
NATSUMI : Le groupe qui m’a le plus influencée, c’est UVERworld.
Leur passion pour la musique m’a donné envie de faire partie de ce monde.
J’aime leur sincérité et leur façon de se confronter à tout avec intensité.
J’aimerais beaucoup collaborer avec eux un jour… et pouvoir les remercier directement.

Quels sont vos projets à venir ? Est-ce qu’un nouveau disque est prévu ? Et avez-vous d’autres concerts à l’étranger en tête ?
KIMI : En ce moment, on travaille sur de nouveaux morceaux !
Et oui, on commence aussi à réfléchir à de futures dates à l’étranger.
On espère vraiment pouvoir faire une nouvelle tournée l’année prochaine.
MOE : On a envie de faire encore plus de concerts qu’avant.
On prépare aussi de nouveaux projets musicaux, et bien sûr, on envisage déjà des dates hors du Japon !
NATSUMI : Oui, on pense à repartir à l’étranger !
Et on espère aussi sortir bientôt de nouveaux titres.

Si vous deviez décrire la musique de BRIDEAR avec un seul mot japonais, lequel serait-ce ? Et pourquoi ?
KIMI : « ヘッドバンガーズ!! » (Headbangers !!)
On veut simplement grandir comme un vrai groupe de heavy metal.
AYUMI : Un seul kanji : 「刺」 (shi).
Cela évoque un son tranchant qui pique, qui stimule à travers la musique.
MOE : Pour moi, ce serait 「貫く」 (tsuranuku), “tenir bon”.
BRIDEAR a toujours poursuivi sa musique et ses convictions, quoi qu’il arrive. Je pense que cette attitude se reflète dans notre son et nos concerts. J’aimerais que cela pousse les gens à avancer ou à commencer quelque chose.
HARU : Un mot… difficile, mais je dirais 「衝撃!」 (impact !)
La finesse et la richesse des mélodies et des arrangements, avec la puissance et la profondeur du son, sont nos armes. On veut faire une musique qui marque.
NATSUMI : Je l’exprimerais avec le kanji 「築き」 (kizuki), la construction.
C’est tout ce qu’on a construit ensemble, nos expériences, notre force, nos souvenirs — tout cela a façonné qui nous sommes aujourd’hui.

921846bb 9135 4445 9fde d5c244c449f5 - 【Entrevue】BRIDEAR「Zurbarán Rock Burgos」 - NIPPONGAKU
📸: Txen Yang

On sait que MOE va s’absenter de la scène pour un moment. Prends bien soin de toi et ne te force pas trop.
As-tu prévu, pendant cette année, de tenter de nouvelles choses ou de relever des défis que tu n’avais pas pu faire jusque-là ?
MOE : Même pendant cette pause, je compte continuer à travailler intensément sur la création musicale. Quand je reviendrai, je veux que les gens pensent : « Elle a évolué ! » Je ferai tout ce que je peux pour y arriver.

Pour finir, pourriez-vous adresser un message aux lecteurs de NIPPONGAKU ?
KIMI : J’aimerais que vous écoutiez beaucoup la musique de BRIDEAR ! Et rendez-vous aux concerts !
AYUMI : Merci d’avoir lu ! Je suis très heureuse que tout le monde s’intéresse à la musique japonaise, et spécialement au metal japonais. On va continuer à vous faire vibrer, alors attendez-vous à du lourd ! À bientôt en concert !
MOE : Merci beaucoup pour votre lecture.
Nous sommes encore en pleine phase de défis.
Ce serait un grand soutien de nous accompagner dans ce chemin vers des scènes toujours plus grandes.
HARU : Merci beaucoup à tous ceux qui écoutent BRIDEAR !
Le concert en Espagne nous a apporté de nouvelles stimulations et une grande énergie.
Nous voulons continuer à délivrer un son puissant et beau, quelque chose que seule BRIDEAR peut offrir.
Venez à nos concerts !
Et merci à NIPPONGAKU de diffuser la musique japonaise dans le monde.
NATSUMI : Merci d’avoir lu notre message !
Nous serions très heureuses si cet article vous donne un peu de curiosité pour nous.
Jouer au ZURBARÁN ROCK et être si bien accueillies a été merveilleux, une nuit inoubliable.
Nous aimerions beaucoup revenir jouer en Espagne !

📸: Txen Yang

A propos de NIPPONGAKU 146 Articles
JAPANESE CULTURE & MUSIC